Dans le cadre de nos nouveaux projets pour l’année 2021, nous sommes heureux d’annoncer notre participation à HortIvoire, un programme de formation au maraîchage hors sol qui s’adresse aux jeunes exploitants et entrepreneurs, et qui accorde une attention particulière aux femmes. L’objectif du programme est d’augmenter les rendements et la qualité mais aussi de diversifier les types de cultures en Côte d’Ivoire.
À l’heure actuelle en Côte d’Ivoire, l’agriculture est essentiellement centrée sur des cultures commerciales destinées à l’exportation telles que le cacao, l’hévéa, l’huile de palme et le café. Cette situation rend le secteur agricole très vulnérable à la spéculation sur les marchés. Les revenus des exploitations familiales ne sont pas aussi stables qu’elles pouvaient l’être il y a 20 ans. Fort de ce constat, l’État est la recherche d’alternatives qui permettraient de pallier à ces faiblesses. Les solutions sont multiples et parmi elles, l’administration a défini deux axes à privilégier :
- Encourager l’entreprenariat agricole dans l’optique de diversifier les types de cultures.
- Favoriser l’entrée des femmes sur le marché du travail et leur émancipation économique.
HortIvoire s’inscrit pleinement dans ces objectifs en proposant une formation pratique qui s’adresse à ce public et qui, par des qualifications concrètes, cherche à favoriser une entrée rapide dans le monde du travail. En outre, HortIvoire contribue à rendre la chaîne alimentaire plus durable en favorisant une production locale et la mise à disposition de cultures plus diversifiées pour la population.
Conscient que la collaboration avec d’autres partenaires est un gage d’efficacité, Van Iperen International participe au développement de cette nouvelle initiative aux côtés d’Agrifer, son partenaire en Côte d’Ivoire et initiateur du projet, sans oublier les autres acteurs de ce projet collaboratif : RijkZwaan, Resilience et l’INFPA. HortIvoire bénéficie en outre du soutien de l’Ambassade des Pays-Bas et de subventions de RVO (Rijksdienst voor Ondernemend Nederland).
HortIvoire : le concept
La formation HortIvoire met l’accent sur l’utilisation durable des intrants agricoles (substrats, engrais spécialisés, semences de qualité et produits de protection des cultures) et s’adresse particulièrement aux jeunes, aux femmes et aux entrepreneurs.
Le programme entend promouvoir l’emploi dans des sections vulnérables de la société mais aussi contribuer à la création d’une base productive et industrielle compétitive.
La mise en œuvre de ces actions passe par l’établissement de deux centres de formation pratique et de démonstration pour la production maraîchère, l’un situé à Yamoussoukro, l’autre à Korhogo. Dans ces centres, les participants suivront un programme pédagogique offrant :
- Des activités de production et une formation interne qui porte le nom d’« Incubateur jeunesse ». Les jeunes sélectionnés suivront un ou plusieurs modules de formation intensive d’une durée de 6 mois. Ils pourront ainsi acquérir les compétences techniques et de gestion nécessaires pour diriger avec succès une exploitation indépendante et économiquement viable.
- Des services de formation et de supervision de la production auprès de petits exploitants maraîchers déjà en activité. Ces actions comprennent des formations sur le terrain et la supervision de la production, des démonstrations de cultures maraichères et des journées portes-ouvertes proposées au sein des deux centres de formation.
Principaux objectifs du projet
Par le biais des centres de formation et de démonstration, le consortium se propose d’atteindre les objectifs suivants. Sur 4 ans (de 2020 à 2023), 320 jeunes agriculteurs recevront une formation d’agronomes/maraîchers professionnels. Ils acquerront ainsi une expérience pratique et des connaissances théoriques qui leur permettront de diriger leur propre exploitation agricole ou d’être employés par une société.
Parallèlement, nous prévoyons d’organiser des journées portes-ouvertes auprès d’environ 4 000 agriculteurs dans l’un des centres de formation. En coopération étroite avec les agriculteurs, les participants pourront élargir leurs connaissances en découvrant de nouveaux types d’intrants et de pratiques agricoles.
Van Iperen International's role
Aux côtés d’autres partenaires stratégiques, Van Iperen International prend part à cette ambitieuse initiative en déployant des activités de formation et de démonstration. Dans le cadre du consortium, nos actions seront les suivantes :
- Tester de nouveaux engrais et solutions innovantes au sein des deux centres de formation.
- Organiser des démonstrations et des activités au cours des journées portes ouvertes, avec la participation de notre personnel qui pourra développer les initiatives de son choix.
- Apporter notre expertise et mener des activités de formation auprès des apprenants.
Le programme d’apprentissage et de formation
Pour atteindre les objectifs évoqués ci-dessus, les activités suivantes seront mises en œuvre au cours de la période d’exécution du projet, qui s’étalera de 2020 à 2023 :
- Les centres de formation seront des installations modernes comprenant des salles de classe, des surfaces agricoles dédiées à la formation pratique (notamment pour la culture sous abri utilisant des substrats, des systèmes d’irrigation et des intrants spécifiques), ainsi que des locaux d’hébergement.
- La formation des jeunes agriculteurs se déroulera deux fois par an en groupes de 15 à 20 personnes. Les participants étudieront, travailleront dans la ferme et seront hébergés sur place. La formation intensive (en salle de classe et sur le terrain) portera sur des thèmes tels que la sélection de variétés végétales, l’élevage de jeunes plants, la gestion de l’eau et de la fertilité du sol, ou encore la protection intégrée des cultures.
- Des démonstrations et journées portes-ouvertes seront organisées deux fois par an pour faire connaître de nouveaux produits et pratiques agricoles. Chaque journée portes-ouvertes permettra d’accueillir quelque 250 agriculteurs, et sera pour les sociétés participantes l’occasion de promouvoir leurs marques et de dynamiser la vente de leurs produits.
- Les deux centres de démonstration entretiendront des liens étroits avec des grossistes et distributeurs de premier plan sur les marchés des villes voisines (tels que Canaan Land) pour assurer la vente des produits maraîchers de qualité issus de l’exploitation. À cette fin, des installations de conditionnement et de refroidissement professionnelles seront mises en place dans chacun des centres.
Les deux centres de démonstration peuvent être gérés de façon à être financièrement auto-suffisants, c’est-à-dire à couvrir leurs coûts de fonctionnement. Trois sources de revenus principales sont prévues pour les centres de production et de formation :
- La première concerne les revenus issus de la vente des produits maraîchers. La formation est gratuite (hormis les frais d’admission), mais les étudiants apporteront une contribution « en nature », à savoir leur production. La vente de ces produits de grande qualité sur les marchés locaux à Korhogo, Yamoussoukro et Abidjan génèrera des profits suffisants pour financer les activités de formation.
- Revenus issus des services de formation et de supervision proposés à des producteurs et organisations de producteurs. L’ambition est de proposer la meilleure formation disponible dans le pays sur les pratiques de maraîchage durables.
- Enfin, les centres de formation et de démonstration promouvront les produits des sociétés participantes. Les profits/commissions ainsi réalisés seront en partie reversés aux centres, en particulier pour soutenir les activités de démonstration et les journées portes-ouvertes (qui seront organisées ultérieurement sur une base payante).
Dans un premier temps, toutefois, une subvention de co-financement de l’État néerlandais est nécessaire pour contribuer aux coûts d’établissement initiaux des centres de formation. La transition vers une production maraîchère intensive, impliquant l’investissement de capitaux par des clients et fournisseurs et une collaboration renforcée entre les différents acteurs de la chaîne de valeur, constituera une évolution majeure pour ce secteur. Cette mutation ne se fera pas sans efforts : actions de sensibilisation, innovations, prise de risques, sans oublier le partage des retours d’expérience entre les diverses parties prenantes. Tout ceci justifie la participation du gouvernement des Pays-Bas, qui a fait ses preuves en tant que partenaire d’innovations privées dans des domaines à haut risque.
Calendrier du projet et point de situation
Si HortIvoire a démarré le 1er juin 2020, le projet a été officiellement lancé début juillet, lors d’une réunion virtuelle réunissant les principaux acteurs du projet sous la houlette de l’ambassadrice des Pays-Bas à Abidjan, Mme Yvette Daoud. À cette date, le centre de formation était en cours de construction afin de pouvoir accueillir les premiers étudiants fin 2020.
En septembre, nous avons commencé par préparer le terrain sur lequel seraient érigées les vingt serres. La structure se compose de piliers en fer scellés dans du béton pour assurer leur stabilité. Quelques semaines plus tard, 10 serres étaient en place et recouvertes de films horticoles avec traitement anti-UV garantissant une longue durée de vie.
En décembre 2020, les premiers participants au programme ont débuté les activités dans les serres. Une journée qui s’est avérée riche en émotions pour eux comme pour tous les intervenants. Le travail et les efforts des premiers mois se voyaient enfin récompensés.
Au cours des premières semaines de formation, les étudiants ont démarré leur parcours d’apprentissage en mettant en pratique les savoirs déjà acquis en matière de préparation du sol et de plantation.
En participant à HortIvoire, Van Iperen International veut soutenir la formation de jeunes hommes et femmes en les dotant des compétences et talents nécessaires pour réussir leur entrée dans le monde du travail. L’accès à des opportunités de formation et d’apprentissage est crucial pour renforcer l’employabilité des jeunes et améliorer leurs revenus futurs. Ce projet est pour nous l’occasion de contribuer à promouvoir l’emploi et des initiatives économiques locales sur le long terme.